Charité bien ordonnée commence par soi même

Dans Libération d’hier, je découvre ce matin un article sur les raisons de la tempête dans le verre d’eau de l’HEGP. Vous savez cette histoire de courriels volés à une directrice d’hôpital qui émettait quelques jugements peu amènes sur des praticiens de la structure. Je vous rassure, tout hôpital a ce genre d’histoires comme j’imagine beaucoup d’entreprises doivent avoir ce genre de problématique d’évaluation à la louche par un chef de service qui rencontre quelques égos surdimensionnés.

L’histoire est amusante et bien racontée par un journaliste qui a un vrai talent d’écriture. Un peu trop orientée, les méchants mandarins, mais bon le titre veux ça.

Là ou je m’amuse franchement, c’est quand je lis l’interview du directeur de l’AP-HP, l’étonnant Martin Hirsch, un homme avec un indéniable talent pour louvoyer. Toute cette histoire ne serait que vengeance car il veut que les nominations aux chefferies de service se fassent sur appel d’offres externes reposant sur la pertinence du projet, la qualité du porteur, etc, pour oublier ces horribles généalogies de maitres à élèves.

Je trouve très bien que les chefferies de service soient ouvertes à appels d’offres selon des standards internationaux. Il faudra juste déterminer les critères et qui fait l’évaluation. Je vous rassure ce n’est pas aux tarifs pratiqués par la France qu’une pointure internationale viendra postuler. On voit plutôt l’inverse des stars nationales qui partent. Il déroule de façon impeccable son positionnement. A la lecture de ce nouveau catéchisme, il me donne cette impression Martin Hirsch, j’ai toujours l’impression d’entendre un curé parlant à ses ouailles, doucement tendrement, mais droit dans ses bottes, ses convictions, son dogme, sans discussions possibles. Je me pose rapidement une question lors de ma lecture.

Comment est nommé un directeur d’hôpital? Comment est nommé le DG d’un gros bateau comme l’AP-HP? Y a t il un appel d’offre international? Une procédure ouverte, reposant sur les compétences de la personne et sur son projet pour l’établissement? Est ce qu’il y a un jugement par la commission médicale d’établissement? Est ce une procédure ne tenant pas compte des antécédents politiques et généalogiques de l’intéressé?

La nomination reste le fait du prince, même si il est républicain. Il n’y a une opacité certaine pour tous les acteurs de la structure hospitalière qui voit débarquer le nouveau, en ne sachant pas très bien quel est le projet. On peut le regretter car si il est important qu’un chef de service, de pôle est une vision pour son service. La compétition entre projets peut faire du bien en obligeant les candidats à réfléchir. Est ce que ce n’est pas la même chose pour un directeur d’hôpital? Est ce qu’il ne faudrait pas des appels d’offres transparents avec des auditions publiques, les différents candidats expliquant leur vision de la structure avec son passé son présent et son avenir? Ce qui est bon pour l’entité service hospitalier, ne serait pas bon pour l’hôpital dans son ensemble?

Je suis un grand naïf. L’exemplarité reste pour moi importante, c’est pour ça que cette note s’appelle, charité bien ordonnée…

En attendant, je regarde Banksy.

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Une réponse à Charité bien ordonnée commence par soi même

  1. doudou13314682 dit :

    pour l’AP-HP poste à disposition du gouvernement l’opacité absolue est officielle, le plus effrayant est que la nomination apparait comme pour Martin Hirsch comme un recasage en phase descendante de carrière pour une bonne moitié des nommés
    pour les autres hostos j’imagine un mouvement administratif ordinaire selon ancienneté grade et résultats l’arbitraire du choix sur quelques profils équivalents ,

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