Un petit peu plus qu’un job à mi-temps

Difficile de ne pas revenir sur cet échec de l’épreuve de LCA à l’ECN 2011, le choix de faire repasser l’épreuve a été pris, à tort et à raison.

A tort, car la nullité de la préparation de l’épreuve est supportée par les plus fragiles et les plus faibles de l’histoire, les étudiants. A raison, il ne fallait pas prendre le risque de casser le concours dans quelques mois.

L’épreuve se déroulera le 14 juin. Les modalités précises ne sont pas connues. Il ne reste plus aux étudiants qu’à se remettre à travailler et à se préparer du mieux possible cette ultime épreuve.

Que traduit cet échec ? Doit on remettre en cause un système qui finalement fonctionne depuis quelques décennies? N’est ce qu’un accident de parcours dans l’histoire du CNI et du CNG? Est ce que le mal est plus profond que ne le font croire les différents communiqués ou lettres ?

Je suis choqué, personne n’a présenté officiellement des excuses aux milliers d’étudiants concernés. Comme membre de la caste, je présente mes excuses à tous les D4 pour ce lamentable plantage de tout le système, pédagogique et administratif. Ne nous voilons pas la face, la racine du mal est un sujet mal goupillé. Reconnaissons le, il s’agit de la responsabilité collective de tous les HU français. Si nous faisions notre boulot en envoyant des sujets corrects sans coquille, relus et testés, rien ne serait arrivé. Nous devrions éviter de trop la ramener et réfléchir collectivement à comment faire que ceci n’arrive plus jamais. Certains disent et diront : « tuons l’ENC et le problème sera réglé ». Le malaise est plus profond. Il faudrait que moi et mes collègues écoutions plus les étudiants, lisions plus souvent les forums, les blogs et nous nous rendrions compte que nous perdons ce qui fait notre légitimité, l’enseignement. Une bonne introduction à ce malaise est sur le site de martin Winckler.

Cet échec est le reflet d’une diminution dramatique de l’implication de la communauté universitaire dans la formation des plus jeunes, ceci est à mettre en parallèle avec le scandale de l’agrégation d’histoire. Nous pouvons tranquillement devant ces deux faits graves affirmer que l’université française va mal. Ceux ne sont pas des accidents isolés. Il y a de nombreuses anecdotes dans les masters, licences ou autres qui alimenteraient ce tableau du desinvestissement des enseignants dans leurs missions. Combien de PU n’assurent pas leurs cours? Il est capital pour l’avenir que la communauté universitaire se ressaisisse et se remette en cause.

Il n’est pas anodin qu’en médecine, les internes se soient battus pour aller faire des choix dans des structures privées. Certains pensent que les internes se trompent en trouvant l’herbe est plus verte ailleurs. Et si l’herbe était effectivement plus verte ailleurs? Est ce normal? Nous devons faire très attention, montrer que nous sommes les chevilles ouvrières du système de formation médicale et que notre titre d’enseignant n’est pas usurpé.

Cette perte de légitimité est notre responsabilité. Si nous n’assumons pas nos insuffisances collectives, si nous n’acceptons pas les critiques en les balayant systématiquement d’un « ils sont jaloux », nous ne trouverons pas de solutions. Ce système de formation en alternance avec une présence tôt au lit du malade est un bon modèle. Il a marché, il reposait sur une forme de méritocratie, il a produit des médecins biens formés, il assure un niveau de qualité de soins correcte sur l’ensemble du territoire. Il faut le rénover et aux deux bout du tuyau, à l’entrée et à la sortie. Repenser l’entrée en école de médecine et repenser l’accès au troisième cycle. Il n’y a pas de solutions miracles, pas de recettes magiques, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice d’un nouveau projet d’études médicales, les étudiants, les HU, les hospitaliers, les libéraux, les soignants non médicaux, et aussi les patients. Entre les deux, nous devons nous impliquer encore plus dans la formation des futurs médecins.

Les études de médecine sont des études violentes comme l’exercice de la médecine. J’ai longtemps eu une vision darwinienne des études médicales, seuls les meilleurs résistent et sont aptes à soigner des patients. Je reconnais bien volontiers m’être trompé. Notre rôle ne devrait pas être d’accabler les étudiants en leur disant: « tu es nul du haut de notre chaire », mais plutôt: « Pourquoi tu n’a pas compris, pourquoi tu ne saisis pas l’importance de cette notion pour ta future pratique ». Pas de complaisance, mais une exigence sur des notions capitales indispensables pour faire un médecin. Il faut que tous les étudiants sortent du D4 avec une culture de base, lui permettant d’affronter toutes les urgences sans trop d’angoisse. Acquérir des attitudes monosynaptiques dans l’urgence et avoir les outils intellectuels lui permettant de réfléchir sur les cas difficiles ou les choix thérapeutiques (en ce sens la LCA est un exercice intéressant).

Il est indispensable de repenser le corpus de la formation initiale à l’heure d’un accès quasi immédiat à l’information la plus pointue par le net.

Anticipons les évolutions auxquelles notre métier sera confronté d’ici 20 ou 30 ans.

Restons vigilant sur l’enseignement des basiques de notre métier: le recueil et la création d’une histoire clinique la plus proche de la réalité permettant d’arriver au diagnostic, ou du moins à une attitude permettant de soigner et soulager les malades.

La médecine commence au lit du malade, ne cédons rien sur l’acquisition des compétences cliniques. Pour la société, ce sera un bon investissement. Il n’est pas rare, ni fréquent, de voir de vieux externes ou de jeunes internes qui manifestement n’ont jamais interrogé ou examiné un patient ou du moins pas suffisamment pour avoir une aisance leur permettant de se concentrer sur le soin. Ce n’est pas admissible.

L’ECN a créé une alliance objective entre facultés et étudiants qui favorise le bachotage pour rentrer dans les mots clés plutôt que l’acquisition d’une vraie compétence au soin. Les étudiants veulent être bien classés pour choisir, les facultés veulent de bons résultats pour être bien classées pour… des fois on se demande pourquoi. Heureusement certains étudiants et certains enseignants restent convaincus que la médecine, c’est d’abord parler à un individu plutôt que soigner un bout de papier.

Notre rôle d’enseignant est d’aider les plus jeunes à se former à ce difficile et peu banal métier que celui de soignant et de médecin. Quand je jouais au rugby, j’avais l’habitude de dire à mes petits camarades de jeu qu’ouvrir la boite à gifles ne servait à rien. Le jeu est suffisamment violent pour ne pas aller donner des coups en plus. La médecine au quotidien est suffisamment difficile pour ne pas en rajouter une couche. Certaines personnes ne résistent pas au stress des examens, mais sont des médecins formidables dans leurs relations à l’autre et tout aussi utiles que des bêtes de concours qui pensent que leur adéquation à un mode de sélection leur donnent tous les droits, en particuliers sur les patients.

Cette annulation de la LCA de l’ECN 2011 est le dernier et le plus abouti des avatars de cette violence des études médicales.

Il est indispensable que les HU se saisissent de cet événement pour remettre de l’ordre dans la maison.

Et pour ceux qui doute que la médecine soit un job un peu spécial, je vous ressers une note de 2008

La médecine n’est pas un métier comme les autres

Parfois nous, la société, avons tendance a oublier que la médecine n’est pas tout a fait un métier comme les autres. La réalité se charge de nous le rappeler à intervalle régulier de façon plus ou moins douloureuse. Le rappel de cette semaine fut très douloureux. Certains comprendront, d’autres non, tant pis pour eux. J’ai longuement hésité avant d’écrire cette note. J’en ai besoin.

Lundi matin, 18 ans, une maladie chronique grave, une complication aiguë, arrêt cardio-respiratoire brutal, intubation, massage cardiaque immédiat, une heure et quart de réanimation, 100 mg d’adrénaline, jamais nous n’arriverons à lui faire reprendre une activité électrique, jamais son coeur ne repartira.

Nous avons échoué. J’ai échoué à nous donner du temps, à lui donner du temps. J’en pleure de rage, de désespoir. Je m’en veux. Je suis brisé. Nous avons tout donné. Chaque membre de l’équipe tendu vers un seul but, que son coeur reparte, que sa chair se recolore, que la chaleur irradie de ce jeune corps déjà meurtri par la maladie. Cette énergie donnée n’aura pas suffit. La maladie a été la plus forte encore une fois, encore une fois, la mort me nargue.

Sa mère est là, c’est l’heure des visites. Je dois y aller.

Elle est dans la salle d’attente, petite pièce sordide aux chaises vertes comme l’espoir, comme son espoir que je vais détruire. Elle, silhouette recroquevillée sur son siège, elle sent, elle sait, tant que les mots n’ont pas franchi mes lèvres la réalité n’existe pas, elle le sait.

« Ne me dites rien, vous mentez, c’est pas vrai ».

Comment croire l’incroyable, comment croire l’impossible pour une mère, son enfant est mort. Je suis là à coté d’elle, la touchant, lui parlant, lui disant des mots qui ne sont qu’entre elle et moi. Il est toujours difficile (la seule manière que je connaisse, c’est les yeux dans les yeux, dire l’indicible, sans détourner le regard avec empathie) d’annoncer la mort de l’autre, mais la mort de l’enfant aimé, chéri c’est très, très difficile. Elle veut fuir, quitter la pièce, le service, l’hopital, fuir cette réalité insupportable, fuir ce monde qui s’effondre sur elle. Je lui parle encore et encore, j’appelle son mari pour lui annoncer la nouvelle, j’aime pas le téléphone. Elle ne peut pas me regarder, je suis le messager, la cause de ses malheurs, mes mots et mon échec ont brisé sa vie.

Je l’accompagne au chevet de sa fille. Elle s’approche incrédule de ce corps qui ne se réveillera jamais, de ce visage aimé qui ne sourira plus, de ces lèvres qui ne laisseront plus passer un souffle d’air ou un mot, de cette chair froide, déjà, et qui ne connaîtra plus la douce chaleur de la vie. Elle se jette sur le corps de sa fille, elle veut la réveiller. Nos morts sont si proches de la vie, si proches. Nous voudrions les ramener de leur froid sommeil, pour encore partager quelques secondes pour leur dire comme nous les aimons, pour entendre encore une fois leur voix, sentir leur souffle, leur coeur qui bat, leur poitrine qui se soulève. Il n’y a plus rien à dire pour l’instant, je la laisse. J’ai soif, je bois un verre d’eau.

Nous n’avons que des hypothèses diagnostics, elle est arrivée dans le service il y a 12 heures. Nous n’avons pas de certitude. Je ne suis pas sur de ce qu’il s’est passé, j’ai mille questions et aucune réponse, aucune certitude, sauf celle de ne pas l’avoir sauvée.

Je suis fatigué. Je suis brutalement usé. Retour en arrière dans ma vie, dans mon histoire, je verse quelques larmes sur elle, sur lui. Je dois descendre à la consultation. Je n’ai pas envie. Il est difficile de retrouver le rythme normal. Nous discutons de notre ignorance. Il faut une autopsie, pour savoir, pour que nous puissions tirer des leçons, apprendre de la mort. Cette mort ne doit pas être inutile. C’est un drame, mais nous devons construire dessus, un nouveau savoir, de nouvelles pratiques, pour ne plus vivre ces moments, pour que d’autre parents ne soit pas dans la chambre de leur enfant à pleurer la disparition des possibles.

Pour les demandes d’autopsie médicales, c’est toujours pareil, tout le monde pense que c’est une bonne idée, mais personne ne veut aller demander à la famille.

Je n’est pas envie d’aller voir sa mère pour ça. Brutalement, je me lève, je rentre dans la chambre. Elle est là, elle n’a pas bougé tenant la main de sa fille, qui ne la serrera plus jamais. Je m’approche, elle ne se retourne pas, entièrement tendue vers son drame, elle ne bouge pas submergée par la douleur, brisée par la perte, détruite par l’absence. Ce n’est que le début. Je m’assois. Je pose ma main sur son épaule. Je lui parle, ces mots simples sont à moi, à elle.

Elle accepte l’autopsie.

Je vais à la consultation. Je suis très fatigué.

L’après midi se finit avec cette scène pathètique , la vie n’est qu’ironie et folie. Être médecin, ce n’est pas un métier comme les autres.

Nous avons eu les premiers résultats de l’autopsie, mon hypothèse diagnostic était la bonne, maigre consolation.

Jeudi, sa mère et son père viennent chercher ses affaires. Nous parlons, ils sont résignés comme tout les parents qui ont perdu un enfant. Ils veulent savoir si elle a souffert, comment les événements se sont déroulés, je tente de leur donner le maximum de détails. Je peux leur donner la cause de la mort de leur fille, je ne sais pas si ce savoir sera utile à leur deuil. Je le pense, je l’espère, je le crois. Je projette certainement mes affects, j’aurais tellement aimé, je voudrais tant savoir pourquoi… C’est une autre histoire.

La médecine n’est pas un métier comme les autres. J’en ai longtemps douté, j’en suis convaincu depuis de nombreuses années grâce à mon maître et à la vie. C’est le plus beau, le plus dur, le plus exigeant, le plus satisfaisant, le plus désespérant, le plus vivant des métiers. C’est peut être un peu plus qu’un job.

Transmettre ce métier est aussi un peu plus qu’un job…

PS: petit conseil de lecture chez le toujours excellent Dr Dupagne.

 

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25 réponses à Un petit peu plus qu’un job à mi-temps

  1. Benoît dit :

    Peu de choses à ajouter à ce tableau si juste des paradoxes de l’enseignement de la médecine en France.

    Apprendre à soigner des personnes, mais sélectionner sur un concours écrit en cotant au mot clé, avec des grilles de correction qui semblent parfois autant départager les candidats qu’un mode « random ».
    Inciter les étudiants à aller en stage, mais ne pas les encadrer (internes, CCA, PH, PU…) et surtout s’étonner ensuite de ne plus les voir. « Ils pensent que c’est dans les livres qu’ils vont apprendre la médecine… » « A défaut de l’apprendre dans certains services, oui. »
    Baser une formation sur le compagnonnage mais envoyer 20 étudiants dans le même service (voire plus, le record de ma faculté s’élevant à 75…).
    S’indigner que certains ne viennent pas faire leurs gardes mais ne pas être capable de leur trouver une chambre de garde dans un établissement qui fait la taille d’une petite ville.
    Vouloir éviter à l’avenir les affaires Médiator and Co en préparant les futurs médecins à l’analyse d’un article médical et à sa critique mais intégrer cette nouvelle épreuve très peu discriminante à un ECN qui se jouait déjà au quart de point, ne faisant qu’empirer les choses.
    Confier des responsabilités aux étudiants mais ne jamais leur demander de comptes.
    Rémunérer les PU pour qu’ils consacrent une partie de leur temps à l’enseignement mais ne pas leur demander de comptes non plus.

    Cette liste est bien courte par rapport à la réalité du terrain. La gestion abjecte des deux épreuves de LCA de mercredi dernier était finalement le point d’orgue de l’organisation de nos études.

    J’ai toujours essayé de m’investir au maximum dans mes stages, de voir des patients, d’apprendre de tout le monde, de l’interne au chef de service, en passant par l’infirmière ou la sage-femme. Ce n’est pas toujours facile de trouver sa place dans un service que l’on ne fréquente que le matin et que l’on quittera deux mois après. Mais à force de patience, en s’accrochant, en « faisant ses preuves », en essayant d’être utile à son niveau, on y arrive en général malgré tout.
    Je considère que j’ai eu de la chance, beaucoup de chance, dans ma formation. J’ai croisé sur mon petit chemin d’externe des gens à qui je dois beaucoup, à qui je m’identifie, qui ont su me transmettre leur savoir et leur passion.
    Mais je reconnais que les quelques services que j’ai connu, où l’on ne jugeait pas nécessaire de s’occuper ou de guider ses externes, ses « choses » comme j’ai pu l’entendre, m’ont également un peu découragé.
    Je ne sais pas si au final je ferai un bon médecin mais j’ai essayé de m’en donner les moyens, en faisant avec ce système, qui, malgré ses nombreux défauts, reste à mon sens un excellent système de formation.

    La gestion de l’épreuve de LCA, de la création du sujet, à la relecture, en passant par l’organisation matérielle de l’épreuve était scandaleuse. Nous en faisons les frais, comme nous avons fait les frais de tous les paradoxes de nos études.

    Repasser cette épreuve 2 semaines après n’a plus trop de sens. Il fallait faire des choix dans cette course de fond qu’est la préparation de ce concours. Certains ont choisi de privilégier les dossiers et de mettre de côté la LCA, d’autres ont trouvé un compromis. Ce report défavorise à mon sens ceux qui avaient travaillé cette épreuve, puisque les autres vont combler leur retard.
    Mais comme aucune solution (report, annulation…) n’est idéale, on ira, on repassera docilement cette épreuve et on attendra la boule au ventre les résultats…

    En tout cas, merci pour ce soutien aux étudiants, et merci de nous montrer que tous les indétrônables PU français n’ont pas une vision passéiste de l’enseignement de la médecine.

    J’espère que vos idées et votre colère seront entendues et que vous pourrez contribuer à gommer les nombreuses « imperfections » de ce système.

    Surtout, surtout, ne lâchez rien !

  2. Benoît dit :

    Comme il faut malgré tout rire un peu :

  3. Caro dit :

    Bonjour
    Je fais partie de la promo malheureuse victime de la mauvaise organisation des ecn.
    Depuis mercredi, je dois avouer que j’etais très désabusée et découragée par ce qui nous est arrivé. Alors que j’ai toujours souhaité être médecin, je n’arrivais pas a me reconnaitre dans ce système injuste, pensant même arrêter les frais.
    Je voulais simplement vous remercier pour vos propos. ils m’ont rappelé pourquoi j’ai toujours eu envie d’être médecin et redonné l’énergie de me battre pour la suite (et la fin j’espère ) des epreuves.

  4. alexandra dit :

    merci à vous pour votre soutient. C’est super de lire un médecin capable d’avoir un esprit critique sur l’enseignement actuel, de se remettre en cause et assez humble pour présenter des excuses. C’est la seule manière d’avancer et on devine facilement face à l’immobilité des choses que beaucoup de Pu PH ont oublié depuis longtemps de s’interroger, englués dans leur fierté.

  5. John Snow dit :

    Alors là, chapeau.
    Je m’incline. Le propos est emphatique mais semble sincère. Je me rallie à la bannière.

    Quelques précision cependant.
    Ce qui se passe aujourd’hui avec l’ECN est révoltant mais n’est certes pas un point d’orgue. Le système est au mieux bancal, au pire défectueux. Et il n’ a pas de mémoire.

    Aux futurs internes qui passeraient d’aventure par ici: votre situation est difficile, mais il y a toujours pire. voyez vous même.

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/soupcons-sur-le-concours-de-l-internat-de-medecine-27-02-2001-2001985898.php

    http://www.liberation.fr/societe/0101341811-le-conseil-d-etat-recale-l-internat-de-medecine

    Alors, heureux?

    • PUautomne dit :

      Content que ça te plaise, même si c’est trop emphatique, je tenterai de me retenir la prochaine fois et de faire plus sobre. J’espère surtout qu’il n’y aura pas de prochaine fois.
      Concernant le concours 95, c’est celui de mon épouse, je vais la pousser à porter plainte.
      Je pense que ce qui vient de se passer est plus grave, du moins dans la forme, dans le fond c’est différent et la gravité est identique mais dans des registres différents.

  6. Elise CCA dit :

    Je ne reviens pas sur le desastre de cet ECN…

    Néanmoins, je trouve que la reflexion sur la formation des étudiants et le rôle des HU me semble le point le plus important.
    Premierement le fait que l’ECN soit considerer comme une fin en soit par les D4 et que le systeme necessite un classement (la je n’ai pas de meilleure idee malheureusement:( ) entraine les etudiants a ne s’interesser qu’aux items du concours… Et a perdre leur spontaneite, leur logique et leur sens critique…
    Deuxiemement, la charge de travail qui pese sur les HU (les CCA qui devraient etre les plus proches des etudiants…) se fait au detriment de leur envie et possibilte d’enseignement

    Je suis CCA depuis 6 mois… Et c’est un veritable choix! Je ne veux pas etre PU… Mais j’ai la volonte d’accompagner les etudiants (externes et internes) a sortir des sentiers traces pour explorer la medecine.

    Que proposer alors?
    – une table ronde dans chaque faculte? On a fait ca dans notre pole avec les internes…
    Ils faut de veritables representants et des gens qui s’investissent un peu;)
    – prendre du temps ;p pour chacun…

    Trop reveuse… Surement;)

    • PUautomne dit :

      C’est important de rêver.

      • Picorna dit :

        L’ECN a fait pire que le concours de l’internat, en associant l’examen de fin de cursus à celui de sélection et de classement de fin de 3ème cycle, on a rendu le système encore pire en terme de bachotage… (sans parler d’aggraver le problème de répartition des médecins généralistes avec certaines régions délaissées)

        Il faudrait dissocier les deux objectifs en terme d’épreuves :
        – des examens de fin de cursus pour valider le deuxième cycle en terme de connaissances et d’acquis.
        – réfléchir à des épreuves de sélection et de classements… Faut-il recréer des inter-régions plus petites (centrer sur un CHU ? une région ?) qui permettraient d’affiner les besoins de chaque région, faut-il un système comme les grandes écoles avec une première partie permettant un premier classement puis une deuxième (écrite / orale ou mixte) centrée sur des inter-régions plus petites… Après tout, cela permettrait à certains moins bien classés (mais qui feront de très bons médecins comem tu l’as dit) d’aller postuler sur des régions moins demandées et d’accéder à une spécialité qu’il n’aurait pas pu avoir avec le système actuel…

        La LCA aurait trouvé avantageusement sa place dans l’examen de validation du cursus (l’étudiant a-t-il les bases pour comprendre et interpréter un article…) sans avoir besoin d’être classante vu son faible pouvoir discriminant

        (d’autant que dans sa forme actuelle, les enseignements sont de qualité médiocre car centrés sur l’épreuve d’ECN et qu’à la lecture du sujet annulé et de la correction proposée sur certains sites on se dit que cela ressemble péniblement à un vieux dossier de santé publique du concours de l’internat que vraiment sous cette forme on se demande pourquoi on fait perdre tant de temps aux étudiants sans les rendre meilleurs médecins)…

        • PUautomne dit :

          La fin de l’internat est arrivé au mauvais moment, cad, au moment ou le numérus clausus explosé. En favorisant la migration, par un nombre trop important de postes, l’ECN ne remplit même pas son rôle de contrôle de la démographie médicale.
          Il existe un examen de fin de cursus, le CSCT qui est largement galvaudé dans les facs pour les raisons que j’ai déjà cité. Un petit génie a proposé de mettre un examen national d’accessibilité à l’ECN pour éviter que des étudiants soient médecins, alors qu’à l’examen vécu à tort comme celui de fin de cursus, ils ont des notes minables. J’adore, très français on rajoute une couche au mille-feuille.
          Il faut bien évidement changer le système, en partant du principe qu’un système parfait n’existe pas car il y a plein de tensions. Il ne faut satisfaire complétement aucune partie qui veut tirer la couverture à soi pour avoir un accès au troisième cycle équilibré.
          Vu les réactions des uns et des autres, c’est pas pour demain.

  7. Benoit. Caen. DCEM 4 dit :

    Je ne suis pas d’accord avec vous. Je pense justement que malgré votre bonne et sincère et volonté, c’est cette vision de faiblesse et de fragilité à l’égard de notre génération d’étudiants qui est une des principales bases du problème. Notre manque d’expérience et de connaissances intellectuelles ne fait pas pour autant de nous les êtres les plus faibles et les plus fragiles de l’histoire. Nous encaissons, et savons encaisser. C’est bien plus qu’un système de preuves de connaissance qui est à repenser, c’est une vision plus juste de ce que nous sommes et valons réellement. Le j’en foutisme des PU-PH à notre égard est symptomatique de la reconnaissance de nos valeurs ; et on peut étendre le problème à l’ensemble de la communauté étudiante. Alors pour ou contre l’ECN ? Je ne suis pas sûr que la réponse à cette question mène bien loin. Ce sont les mentalités qui ont besoin d’être ébranlées, parce que nous ne sommes ni faibles, ni fragiles.

  8. MMG dit :

    Rassurant de lire votre article, de se sentir soutenu par un HU et de voir que certains se posent les bonnes questions. Je suis interne de médecine générale depuis un an, comment ne pas soutenir les futurs internes de 2011 face à ces lacunes qu’ils ne peuvent que subir! En tant qu’interne de médecine générale je suis très heureux d’avoir eu à passer ces ECN car le travail fournit et la motivation qu’ils donnent nous confèrent de véritables connaissances et un savoir-faire, que je le pense, un simple résidanat. Néanmoins j’ai toujours été déçu (comme d’ailleurs les examens de faculté où les sujets proposés étaient parfois tout simplement baclés) qu’on nous demande parfois d’être plus professionnel que les épreuves ou examens qu’on nous faisait passer. Ces sujets bourrés de « coquilles » à l’épreuve suprême, qui décide de l’avenir tant sur le plan de la spécialité que de la ville, il faut le rappeler, de plus de 7000 étudiants, en sont encore la preuve.

  9. Interne dit :

    Merci pour votre billet, merci d’avoir fait entendre la voix des PU qui saisissent le caractère sacré de la mission pédagogique des HU. Vous n’imaginez pas l’impact d’un article comme celui-ci auprès des étudiants en D4 qui sont en pleine tourmente actuellement.
    Je suis interne et je suis tout ce scandaleux dossier de près, et je vis par procuration pour mes proches en DCEM4 un vertige et une sidération sans nom à chaque rebondissement de cette triste saga. Vous serez probablement aussi scandalisé que moi en apprenant qu’au moins une partie des nouvelles convocations officielles envoyées pour les épreuves du 14 juin de LCA contient des informations erronées, indiquant le début des épreuves pour 9h du matin… après une ouverture des portes à 13h. On s’éloigne donc encore un peu plus de la thèse du malheureux concours de circonstances pour pénétrer plus loin dans celle de l’amateurisme et de la désinvolture.
    source:
    http://www.luniversdungeek.com/ma-vie-ecnle-foutage-de-gueule-continue

  10. doudou dit :

    rappel au plus simple qu’une catastrophe vient d’abord d un enchainement non maitrisé en cascade d ‘anomalies peu ou moyennement sévères si on les considère individuellement,l’analyse quotidienne de notre pratique vise à prévenir ce type d’incidents dans la prise en charge des patients aussi bien dans l’enseignement aux plus jeunes que dans le travail supposé d équipe des seniors et tous les jours du boulot
    sur les études je pourrais écrire des pages; deux petites remarques :par comparaison en une génération l’infantilisation des étudiants et la pression de type scolaire archaique s’est majoré: incontestable retour de la posture mandarinale et moindre résistance des jeunes par rapport aux post soixante huitards efficacité nulle sur l’amélioration de la formation
    la forme ECN a fait perdre à certains enseignants et à beaucoup d’étudiants la réflexion basique sur les connaissances nécessaires:diagnostic positif différentiels formes atypiques des pathos tout le monde en paiera le prix au quotidien ne serait ce que pendant l’internat
    quand à ceux qui voudraient classer les facs selon leurs résultats ECN ils ne prouvent que leur idiotie
    le soutien d ‘un PUPH aux D4 est réconfortant merci ils ont encore vu aujourd’hui une ministre dire des bétises

  11. steph dit :

    Qui n’a pas ressenti cette tension nauséeuse, comme un déjà vécu, à la lecture des différents épisodes de ce scandale ? Tension et colère quelque peu atténuée par ton billet qui propose des excuses aux étudiants dans l’ assourdissant silence des « responsables ». Cette responsabilité, qui est un élément central de notre profession, me semble devoir être plus que questionnée dans ce fiasco.
    Je me permêt, par l’intermédiaire de ton blog, d’exprimer mon soutien à tous les D4 embarqués dans cette galère.

  12. M.L. dit :

    La dimension d’humanisme et d’humanité qui fait le métier de médecin, est inacceptable pour tous ces politiciens, managers et autres directeurs de conscience médicale.
    Ils tentent de tuer l’étincelle, par tous les moyens.
    Le plus tôt dans le cursus médical sera le mieux. Tous est bon pour inhiber les velléités des médecins à croire encore que leur métier est à part et magnifique. J’adore exercer cette profession.
    Pour l’ECN, ce qui me semble le plus inadmissible est le refus de donner des excuses pour ce cafouillage et pour l’incurie de l’organisation.

  13. Ju dit :

    Bonjour,

    Je fais aussi parti de cette promotion maudite… tel a été notredégoût devant ce manque de respect et d’incompétence de nos chers (maitres), 1er sujet avec d’innombrables coquilles mais ne changeant en rien la reponse aux questions, 2eme sujet avec une organisation foireuse (sujets non distribués en même temps dans les 6 centres, manque de brouillon dans un centre…) Mais que font ils alors qu’ils ont un an pour préparer le concours suivant… heureusement qu’ils ont à faire à des gens civilisés au comportement irréprochable à la sortie des centres.

    Ui comme vous le dites je pense que cela cache un mal bien plus profond sur l’ensemble du systéme universitaire français au niveau médical. Je pense qu’une remise en question s’imposerait. Dans notre fac ( et la votre par la même je pense .. 😉 ) beaucoup trop de puph ne joue pas le jeu en cours soit en ne venant pas ou soit en envoyant systématiquement les CCA ( il se peut que de temps en temps vous ne pouvez pas assurer un cours ce qui est compréhensible au vu des obligations professionnelles mais le probléme est trop récurrent pour certains ) alors qu’ils touchent un salaire (conséquent) payé par la fac pour la partie enseignement.

    En revanche, cela ne m’étonne pas que les internes aillent chercher leur bonheur dans les cliniques privées ( chef certainement plus présent, plus à l’écoute, beaucoup plus formateur peut être… ) Aprés 3 ans d’externat, je commence à me faire mon opinion là dessus..Cependant, il existe des gens comme vous en CHU soucieux de bien former « les plus jeunes » afin de transmettre leur savoir mais cela devient une espéce rare.. Pourtant, c’est une des missions majoritaires du PUPH ?!?!

    Pour en finir, à titre personnel, je fais partie de la categorie de ceux qui n’ont pas résisté au stress de la préparation du concours 5 mois avant ( dur dur… ) donc je vais repartir pour l’année prochaine étant donné que j’ai des objectifs assez hauts !

    Nous faisons un des plus beaux métiers au monde mais on nous enléve ce plaisir
    qui se dénature année aprés année ( c’est mon ressenti par moment..)

    Bonne journée !

    PS : Vous êtes de loin les meilleurs à nous avoir donner des cours de qualité sur la néphro à la fac donc je ne peux que vous encourager à continuer dans ce sens et je pense que je ne suis pas le seul à vous le dire. Je prends du plaisir à suivre réguliérement ce blog qui nous rassure nous étudiant et futur médecin.

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