Fulgurance baudelairienne

Certaines personnes adorent/idolâtrent leur animal de compagnie. Elles en viennent à préférer la compagnie du chien ou du chat à celle de leurs congénères. Cette passion de l’animal, contrairement au lieu commun qui voudrait que l’amoureux de la bête soit un grand passionné du genre humain, s’accompagne souvent d’une bonne dose de misanthropie, voir d’une franche détestation de l’humanité. Dans l’échelle du pire de l’humain pour ces amoureux de la bestiole, l’enfant est probablement le représentant le plus honni. L’imprévisibilité comportementale, la difficulté à dresser ce petit être, sa curiosité, son égoïsme, sa générosité, ses élans, sa tendance à tout transformer en jeu, rendent nos amoureux transis du monde animal totalement enfantophobes. Je n’ai jamais compris pourquoi un tel haine/peur de l’enfant alors qu’ils adorent leurs bestioles à quatre pattes velues.

J’ai trouvé la réponse chez Baudelaire, précisément dans ces petits poèmes en prose: le spleen de Paris. Le poème s’appelle les veuves. Il finit par ces paroles brillantes de ce fabuleux anti-moderne.

« Et elle sera rentrée à pied, méditant et rêvant, seule, toujours seule; car l’enfant est turbulent, égoïste, sans douceur et sans patience; et il ne peut même pas, comme le pur animal, comme le chien et le chat, servir de confident aux douleurs solitaires. »

Tout est dit, que rajouter, rien. Si, un petit morceau de musique qui rappellera à quelques uns leur enfance.

 

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Une réponse à Fulgurance baudelairienne

  1. docteurdu16 dit :

    Bonjour,
    Je ne sais pas ce qui a conduit ce billet à être écrit.
    Je voulais dire ceci : notre siècle est celui de l’infantocratie qui est la conséquence de la diminution extraordinaire de la mortalité infantile, puisque, jusqu’au début du vingtième siècle, un enfant sur deux mourait avant l’âge de 7 ans ; cette infantocratie, allié au culte de l’enfant désiré, rend les couples stériles hors-la-loi et tout est bon pour qu’ils puissent être réintégrés dans le monde normal (PMA, GPA, et cetera) ; et de façon symétrique il n’y a jamais eu autant de familles séparées dans lesquelles les enfants n’ont plus aucun contact avec leur famille ; ce qui explique peut-être le culte de l’animal domestique soumis à son maître.
    J’ai des enfants et un chat.
    Sartre disait : Quelqu’un qui aime trop les animaux ne peut aimer les hommes.

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