Une bonne apnée dans le traitement de l’insuffisance cardiaque systolique

Certains papiers sont troublants. Ils nous rappellent que lutter contre les symptômes, témoins de mécanismes adaptatifs, sans traiter la cause n’est peut être pas la chose la plus intelligente à faire. Je pense toujours à l’anémie dans l’insuffisance rénale chronique.

Les apnées du sommeil sont fréquentes chez les patients avec une insuffisance cardiaque systolique. La dyspnée de Cheyne-Stokes est une forme particulière d’apnée du sommeil dite centrale. L’insuffisance cardiaque en est une cause.


On se dit que respirer comme ça ne doit pas être très bon.

Des auteurs ont voulu déterminer si l’appareillage de patients avec des apnées du sommeil centrales et une insuffisance cardiaque systolique (FE <45%) était bénéfique. Ils ont fait un joli essai randomisé.

Malheureusement, le traitement de ces apnées n’apportent aucun bénéfice. Il est même délétère.Apnée et IC NEJM2015Il a été observé une augmentation significative de 30% du risque de décès dans le groupe des patients appareillés.

Il parait raisonnable pour l’instant de ne pas proposer cet approche thérapeutique à des patients insuffisants cardiaques avec des apnées du sommeil centrales.

La raison de ce mauvais résultat est inconnu. La dyspnée des docteurs Cheyne et Stokes pourrait être un phénomène d’adaptation qui dégage un bénéfice pour le patient quand il a une altération de la fonction ventriculaire gauche. Je vous conseille la lecture de l’éditorial accompagnant le papier.

La recherche en physiologie neuro-cardio-respiratoire a un très beau sujet de recherche.

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