Je t’aime beaucoup.
J’aime bien ton coté moralisateur, culpabilisant et sur de soi, comme un sermon de curé, admonestant ses ouailles à plus de retenue en tout.
Tu accueilles certainement Luc Cifer en ton sein pour atténuer ce coté moine combattant. Je t’aime bien car tu ne crois en rien, tu veux des preuves, rien que des preuves, c’est beau cette quête de la vérité vraie. Tu as bien raison car la croyance n’a rien à faire dans la science. Alors tu comprendras ma tristesse, ma déception quand j’ai lu l’article sur les hyponatrémies iatrogènes.
Je croyais ne plus jamais lire que la déplétion en sodium est responsable d’hyponatrémie. Je veux bien l’hypovolémie, mais pas la déplétion en sodium seule car ce n’est pas possible de ne perdre que du sodium sans eau, je ne connais personne capable de perdre du sel de table par la peau ou par les urines ou par les selles, sauf les oiseaux de mer, et encore. Il est très difficile de trouver un liquide physiologique hypertonique pour le sodium. Dans une hyponatrémie même dite de déplétion, il y a accumulation d’eau dans les cellules. Si dès le début on avait parlé d’hypoosmolalité plasmatique et pas d’hyponatrémie, il n’y aurait jamais eu de confusion.
Prenons la prise de thiazidiques, il y a une vraie accumulation d’eau car ces diurétiques inhibe un segment particulier du néphron qui est le segment cortical de dilution. Il y a aussi hypovolémie, liée à la perte de sodium par les urines, qui stimule la sécrétion d’ADH et entraine une rétention d’eau libre qui va faire gonfler les cellules et être responsable des signes neurologiques.
Pourquoi est ce important? Dire qu’il manque du sodium peut faire apporter du sodium au lieu de juste faire une bonne restriction hydrique. Apporter du sodium rapidement risque d’entrainer un arrêt brutale du stimulus hypovolémie sur la sécrétion d’ADH et entrainant une polyurie hypotonique corrigeant très rapidement la natrémie qui va pouvoir se compliquer de myélinolyse centro-pontine.
C’est ici que survient ma deuxième déception. C’est bien de sensibiliser les gens aux médicaments qui donnent des hyponatrémies, ce serait encore mieux de rappeler que dans les hyponatrémies chroniques, il faut être prudent dans la vitesse de correction. Le sel par voie intraveineuse peut rendre des personnes tétraplégiques.
Un autre petit truc en passant, ce n’est pas gentil de semer la confusion en mettant les fausses hyponatrémies dite hypertoniques (augmentation de la glycémie) responsable de déshydratation intracellulaire (les neurones deviennent tout sec) avec les hyponatrémies de dilution (p668). Je chipote, je sais je chipote, mais comprendre la physiopathologie de l’hyponatrémie me semble important pour les prendre en charge. Au fait dans les vomissements, il est rare de perdre beaucoup de sodium sauf si ils sont biliaires et ce qui favorise l’hyponatrémie, c’est la sécrétion d’ADH induite par la sensation de nausées.
J’en profite pour te signaler que j’ai écrit deux trois trucs sur la natrémie avec des références plutôt pas mal. Je suis sur cher prescrire que tu peux faire mieux sur la natrémie.
Enfin, sur un autre article de ce mois de septembre, je tiens à dire que la principale cause d’HTA secondaire n’est probablement pas, la coarctation aortique, l’hyperaldostéronisme primaire, les hypothyroïdie, le cushing, l’HTA renovasculaire, le phéochromocytome, ou la polykystose rénale, mais les maladies rénales chroniques en général. Tu dis page 683, qu’il faut faire une créatinine mais sans citer la maladie rénale chronique et une protéinurie sans citer comme cause les glomérulopathies. Je t’assure que les maladies rénales chroniques s’accompagnent d’HTA et je suis quasiment sur que c’est une cause non exceptionnelle contrairement à la coarctation aortique. Ça me rappelle une histoire, tient.
Je sais. Je ne devrai pas critiquer les évangiles médicaux modernes que tu représentes si bien. Tu me pardonneras, c’est la faiblesse des saints, le pardon.
Continue de critiquer, merci pour cet article.
Même les iguanes marins des Galapagos ne peuvent éliminer le sel ingéré par le rein, Ils ont des glandes nasales pour cela https://fr.wikipedia.org/wiki/Iguane_marin_des_Galapagos.
A noter pas de description d’hyponatrémie chez l’iguane http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=%28hyponatremia%29%20AND%20iguana . 😉
Merci de vos articles qui m’auraient fait aimer la néphro !
Le problème de Prescrire vient du nombre désespéramment bas du nombre de ses abonnés spécialistes.
Que les relecteurs spécialistes sont rares et que leurs critiques sont peu prises en compte.
Et qu’il existe, en revanche, des spécialistes « maison » qu’il ne fait pas bon contredire.
Prescrire s’adresse aux médecins généralistes mais tous les sujets sont généralistes.
Bonne journée.
Merci pour cette mise au point et piqûre de rappel, mon externat auprès de PerrUche commence a être loin huhuhuhu.
Bonne continuation.
Un ancien externe.
Prescrire ne croit pas en rien.
L’idéologie suinte de ce journal dans le moindre commentaire qui sort de l’objectivité scientifique.
Prescrire, un curieux mélange d’amateurisme et de qualités. De sévérité et laxisme.
– Ils oublient que l’EBM ou médecine fondée sur des preuves , ce n’est pas que l’essai thérapeutique comparatif, avec tirage au sort : l’absence de preuve (d’effet) n’est pas une preuve d’absence (d’effet) notamment quand il n’y a pas d’étude. Les fondateurs de l’EBM ont mis l’étude comparative avec TAS en tête d’une liste non nulle.
– devraient arrêter l’autocitation ça fait pas sérieux , vraiment.
– ont un ton arrogant qui ne pèse guère face à l’arrogance de bigPharma et ses leaders d’opinion
Et ils sont parfois trop mous car il prennent pour argent comptant ce qui est publié sous forme d’étude comparative avec tirage au sort, sans apparemment lire les détails et s’apercevoir des fraudulences, erreurs et emphases indues.
Mais ils sont indispensables.
No free lunch ! Et je dirais même « No free breakfast ». Ca commence là.
Bonjour, je souhaiterais vous contacter. Je suis responsable du groupe des relecteurs de Prescrire.
Merci d’avance. Répondre à Laure MG
J’ai envoyé un mail à l’adresse indiquée.
Déplétion en sodium,
Pleins feux sur cet atome!
Épatant le talent de PerrUche en Automne
A l’aise apparemment par l’humour
Autant que dans la science.
Son style sarcastique,
Sermonneur et donneur de leçons
A trouvé bonne place dans « Prescrire en question »
Personne n’a rien vu excepté notre oiseau
Lui seul au moins a osé prendre plume,
Invitant le grand maître à revoir sa copie.
La réponse à hauteur de l’auteur
Corrige en rigueur son article passé
Bâclé, négligé à lire le perroquet.
Un brin corbeau, « pseudonimat » oblige
Et blogueur de surcroît.
L’apparition masquée de ce brillant fantôme
Amplifie le mystère de son érudition.
En première lecture son article impressionne
A le lire dix fois il faut qu’on s’y adonne
Le traduise en schémas couchés sur le papier
Ressortir la physio. des premières années,
Mécanismes oubliés d’étudiants bachotant
Souvent appris par cœur.
L’explication de texte fournie par la revue
Semble répondre au provocateur
Plus qu’au simple lecteur.
« Comprendre les mécanismes.. »
Mériterait meilleur développé
« Rappeler quelques éléments.. »
Un peu court pour fixer les idées.
D’autant qu’en cette fin de numéro
Trois cent quatre vingt onze, la page
Trois cent quatre vingt seize
Est presque la dernière d’une suite bien dense
Ou l’attention s’effrite,
Peu à peu l’énergie se délite.
De l’apparent bagage de PerrUche en Automne,
Restera pas grand chose.
S’envolera bien vite,
Hirondelle au printemps
Dommage! A quand la suite?
Marc Russo, lecteur émérite…