France Culture a une programmation intéressante l’été, en particulier avec les grandes traversées. Vous avez 10h d’émissions sur un sujet par un journaliste qui le connait toujours bien. J’adore ces émissions. En 10h, le sillon a le temps d’être creuser. Nous sommes bien loin des 140 caractères et des batailles sur Twitter, avec leurs réflexions à l’emporte pièce et souvent pas très futées. Je confesse avoir un peu abandonné. J’ai l’impression d’avoir raison. Vous me demanderez comment on fait pour écouter 10 heures d’émissions radiophoniques, et bien on prend le temps, c’est ça le plus important, prendre le temps et on trouve toujours. Il y a les vacances aussi. Quand on arrive pas à se caler sur un rythme de vacances et qu’on continue à se lever tôt, c’est plus simple.
J’ai écouté une des meilleures émissions qu’il m’ait été donné d’écouter. Le sujet Bruce Springsteen, le Boss par Judith Perrignon. Je vois certains déjà froncer le nez, ce bouseux, ce nationaliste américain, ce rocker sans subtilité, comment cet amateur de jazz peut trouver cette musique audible. J’aime Bruce Springsteen. J’aime sa musique, ses chansons, le personnage depuis longtemps. J’ai toujours eu un peu honte de cet amour. Je fais mon coming out. J’aime l’énergie et la fragilité de cet homme. Ses chansons sont des nouvelles. C’est un Carver musical. Ces 5 émissions sont remarquables, traçant le portrait de ce perfectionniste, de ce stakhanoviste de la musique d’une façon subtile, en petites touches, avec des témoignages, des lectures de son autobiographie et sa musique. La journaliste est une fan et ne s’en cache pas. C’est un portrait en creux. Un portrait sans interview de l’intéressé mais il a tellement dit qu’il n’y a probablement plus de questions à lui poser, quoique… L’approche en creux du personnage est passionnante. La fidélité de cet homme à ses racines, son courage pour parler de sa maladie dépressive, son engagement politico-social, ses failles, sa capacité à se nourrir des autres pour raconter leurs histoires qui touchent à l’universel, sinon comment comprendre le succès planétaire de ce rock’n roll hero.
Ces dix heures d’émissions sont passionnantes, elles en disent plus sur les états-unis, la raison du succès de Trump que des centaines d’heures d’analyse politique. L’art et les artistes nous éclairent sur la réalité du monde. Cette grande traversée doit être partagée. Merci à France Culture et à Judith Perrignon pour ces heures qui auront largement contribué au plaisir de mes vacances.
« Est-ce qu’un rêve est un mensonge s’il ne se réalise pas? »
Pour illustrer son charisme incroyable, cette chanson, et non ce n’est pas Patti Smith qui l’a écrite.
polala avoir honte d’aimer le boss? Celui qui a honte de cela ne mérite ni l’attention ni le respect. Le boss est une légende vivante, un dieu vivant. Ses textes et ses mélodies sont exceptionnels, ses concerts sont fantastiques (qui peut encore faire 4h de show à plein régime à 66 ans, qui?) et son public est à chaque fois transporté par ses prestations charismatiques. C’est sa chanson Born in the usa qui a été mal interprétée (comme un hymne aux USA alors qu’au contraire elle en dénonce les mauvais côtés) qui a fait que le français moyen s’est totalement mépris sur Bruce. Il n’est ni nationaliste ni dépourvu de subtilité c’est tout le contraire.Et il suffit de franchir la frontière pour s’apercevoir que dans tous les autres pays d’Europe, Italie Espagne Allemagne Angleterre, Bruce est une icône une légende un héros, les français ont juste des goûts de M.
Vive le Boss, si vous ne l’avez jamais vu en concert courrez-y, et ne vous arrêtez pas aux chansons les plus connues, écoutez tous ses autres bijoux, The River, Thunder Road, Thougher than the rest, No surrender, etc etc etttccccccccc
Mais où trouvez vous le temps d’écouter 10 heures d’émission ?
En tout cas, MERCI pour votre recommandation : émissions belles à écouter le soir …
Merci aussi pour votre blog, toujours passionnant, même si j’avoue ne pas toujours tout comprendre, mais j’ai l’impression d’être plus intelligent en vous lisant
Quand à Bruce, que dire : les meilleurs concerts que j’ai eu à voir ! Et il passe, alone avec sa guitare dans un théâtre à Broadway, tous les soirs pendant 2 mois (octobre et novembre 2017) : avis aux chanceux qui y seront !!!