An apple a day keeps the doctor away

Giorffy Lazlo

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Thomas Vinau du jour

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Pensée de saison

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Citation pour 2024

« La guerre contre l’intelligence se mène toujours au nom du bon sens »

Roland Barthes,

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Quand la lune fond

https://apod.nasa.gov/apod/ap240102.html

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Bilan lectures 2023

J’avais essayé de faire des comptes rendus de lecture réguliers en 2023, ce fut un échec. J’ai tenu 3 notes que vous pouvez facilement retrouver en regardant dans la catégorie littérature ou Livres. Avec le temps ma mémoire n’est plus aussi affûtée, je m’aperçois que j’oublie des lectures, ça me déprime un peu. Heureusement depuis plusieurs années, une bonne dizaine, j’utilise Library Thing, ça m’évite d’acheter plusieurs fois les mêmes livres, en fait pas toujours car je ne note que ceux que j’ai lu. Je peux ainsi faire des cadeaux facilement quand j’ai aimé le texte. Cette année, j’ai lu 78 ouvrages.

J’ai fait des découvertes, il y a eu des confirmations et des grands chocs de lectures.

Pour les confirmations, Thomas Vinau, un poète talentueux, je ne suis jamais déçu. John Le Carré n’est pas uniquement un auteur de genre, comme le montre une vérité si délicate et l’espion qui aimait les livres. Ken Liu,un nouvelliste d’anticipation incroyable. Jean-marie Blas de Robles avec ses mémoires du riz m’a enchanté comme souvent. Claire North et sa maison des jeux se révèle une autrice très intéressante. Claire du Vivier confirme son talent de conteuse pour ceux qui aiment la fantasy et les autres, un vrai talent littéraire. Laurent Binet et ses Perspectives, l’enquête épistolaire à la renaissance il fallait l’oser et c’est réussi. Muriel Pic fait parti de mes autrices de poésie préférées, je suis à chaque fois ébloui par son talent. Et oui j’aime Poul Anderson, c’est toujours divertissant et parfois très subtile et d’une actualité redoutable comme sa main tendue que je vous conseille fortement ne serait ce que pour le découvrir. Faire son chemin en refusant l’hégémonie culturelle peut être une bonne idée.

Pour les découvertes, WG Sebald et ses anneaux de saturnes, j’ai déjà écrit dessus. Thornton Wilder avec Le pont de san luis Rey est très fort, enchevêtrement des histoires, style, un texte majeur. Becky Chambers, j’ai lu tout ce qu’il y a en poche et la série du moine et du robot. Une nouvelle autrice de SF passionnante, elle est dans un genre très rare, l’utopie optimiste. Ça fait du bien de lire des relations hommes machines non anxiogènes. Marc-uwe Kling et son quality land, c’est drôle et effrayant. Nous avons déjà pas mal d’orteils dans Quality Land si nous n’y prenons pas garde ce roman sera notre réalité. Refusons le rating et l’obsolescence programmée de nos machines. Mohammed Kacimi se lance en poésie avec l’amour ne doit pas faire de vagues, aussi beau et profond que Darwich. Isabelle Aupy et son homme qui n’aimait plus les chats, un court texte qui est un manifeste pour la différence et le droit de vivre libre. Ronelda S Kamfer (Chinatown), une poétesse sud africaine féministe que je vous conseille très chaleureusement. Thomas Gauld et sa revanche des bibliothécaires, drôle et sans pitié pour les auteurs. Rich Larson et ses barbares, je sens que je vais beaucoup aimé cette nouvelle voix de la SF. J’ai commencé l’année avec un auteur italien Antonio Moresco et sa petite Lumière, je la finis de façon toute aussi réjouissante dans un style totalement différent avec un autre auteur italien Alessandro Barbaglia et son coup du fou, un coup vraiment réussi comme aurait dit Bobby Fisher.

Pour les chocs, Ivo Andric et ses contes de la solitude et son éléphant du vizir, j’ai déjà dit tout le bien que je pense de cet auteur, lisez Andric. Maya Angelou, un choc poétique, que dire d’autres là aussi pour comprendre la condition des opprimés et la force des ces femmes noires, lisez Maya Angelou et Toni Morrisson et un petit conseil d’écoute la grande traversée « Angela Davis » sur France Culture. Kenzaburo Oe (une affaire personnelle; arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants) ce n’est ni gai, ni drôle mais il y a une puissance littéraire incroyable, quand il se saoule pour fuir la naissance de son fils handicapé, vous êtes bourré avec lui, quand il court dans la montagne, vous sentez vos muscles se tendre, vous sentez l’air froid vous transpercer, immense auteur. Lorenzo Mediano et du givre sur les épaules, encore une pépite de chez Zulma, vous pouvez courir chez votre dealer de livres, le commander et vous le dévorerez d’une traite. Comme Angel Wangestein et son pentateuque ou les cinq livres d’Isaac, comment changer 5 fois de nationalités, visiter deux systèmes concentrationnaires, perdre toute sa famille et survivre en racontant des blagues pleine de sagesse et en écoutant des sermons rabbiniques marxistes, un tragique picaresque que seul un habitant de la région de Lviv pouvait traverser . Rebecca Chaillon et son Boudin biguine best of banane, une autrice noire et féministe à l’écriture aiguisée et brillante, je recommande très fortement, je suis fan. Enfin, si vous n’avez qu’un livre à lire, c’est Triste Tigre de Neige Sino. Je suis sorti bouleversé de cette lecture, remué comme rarement, il est rare que la forme soit tant au service du fond. Ce texte n’a pas fini de me travailler. J’ai du mal à en parler, en fait je ne souhaite pas en parler, mais lisez le, partagez le, parlez en à vos proches et protégeons les faibles contre le pouvoir destructeur des forts. La lutte contre la violence faites aux enfants devrait être une priorité pour tout politique.

J’aurai pu en citez d’autres mais la liste est déjà suffisamment longue.

Bonne fin d’année

Et si dans ce monde agité vous cherchez un moment de douceur et d’intelligence musicale, écoutez Ambrose Akimusire et sa chanson du hibou, trio trompette, guitare, batterie remarquable.

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Halos de glace

https://perruchenautomne.eu/wordpress/wp-content/uploads/2023/12/BavarianHalos_Werner_1500.jpg

Explications et Source : APOD: 2023 December 20 – Ice Halos over Bavaria

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Joyeuses fêtes avec Glen Baxter

Le toujours pertinent et drôle Glen Baxter.

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Perruche automnale

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Masque

Juin 2023, je descends à l’hôpital de jour comme tous les matins. Je traverse la salle d’attente pour aller dans le bureau des internes. Encore un patient sans masque, il est écrit partout qu’il faut mettre un masque quand on entre dans le service. Nous le fournissons. Depuis fin 2017, nous demandons aux patients immunodéprimés de mettre un masque quand ils viennent en consultation. La raison est simple prévenir les infections aéroportées après la douloureuse expérience de deux petites épidémies de pneumocystose. Je n’étais pas très convaincu, voir un peu réticent. Après le port du masque, nous n’avons plus eu de cas groupés de pneumocystose, et nous avions vu la fréquence de la grippe saisonnière diminuer, confortant l’idée que la salle d’attente est un lieu de contamination de pas mal de bestioles aéroportées. J’étais converti. La COVID 19 n’a fait que renforcé la nécessité du port du masque cette fois ci par tous les patients. Nous avons gardé cette pratique du port du masque pour tous fort de notre expérience, non pas de la COVID, mais de la pneumocystose.
Revenons à notre patient réfractaire au port du masque. La semaine précédente, j’avais déjà signalé à quelqu’un qu’il fallait mettre un masque surtout quand s’est écrit sur le mur en grosses lettres en face de vous. Je m’étais copieusement fait insulter et menacer de je ne sais plus quoi, si de mort. Je répète encore un fois qu’il faut mettre un masque et là déferlement de violence verbale et encore menaces de mort. Il se lève, se rapproche et me crache toute sa haine au visage, menaçant si il me voit dehors de me faire la peau, expliquant que je suis raciste. C’est pour ça que je veux lui faire mettre un masque et que je suis un salaud vendu à l’industrie du masque. Du classique. Si je n’était pas ce que je suis, je me serai pris un poing dans la gueule, mais même dans la haine, on se méfie de ce que l’autre pourrait vous faire. Mon physique est une arme de dissuasion dans ces situations. On appelle la sécurité pour le faire sortir. Un patient se lève, lui dit que j’ai raison et qu’il n’y a rien de raciste. Ça discute ferme. Je m’en vais, la consultation et les avis m’attendent.

La deuxième menace de mort en une semaine m’a conduit à renoncer à dire quoi que ce soit sur le port du masque. Pas courageux, j’assume ma couardise qui protège mon psychisme. C’est fatigant de se faire menacer de mort. Finalement, c’est leur problème de ne pas vouloir se protéger. Ceux qui ont compris viennent avec un FFP2, les autres, on leur donne un masque chirurgical et il reste les résistants, ceux qui se battent pour la liberté d’avoir un virus, une bactérie, un champignon dans les poumons.

J’ai décidé que ma santé psychique était plus importante que d’essayer de convaincre des gens qui ne voulaient même pas entendre le moindre argument. Je persiste juste à laisser des affiches dans la salle d’attente. C’est comme pour le vaccin, j’ai renoncé depuis longtemps a essayé de convaincre qui que ce soit de se vacciner, passer 1/4h d’explications, pour m’entendre parler des recommandations de je ne sais qui sur je ne sais quel site, ça me fatigue. Je conseille les vaccinations et je refuse d’entendre les théories du complot diverses et variées.

Cette histoire de menaces de mort et de de refus du port du vaccin me renvoie à la première vague. Un jour nous avons découvert en pleine épidémie qu’on nous avait volé notre stock de masques. A ce moment, les gens se battaient pour avoir un masque et probablement mon résistant pour la liberté m’aurait menacé de mort si nous n’avions pas voulu lui fournir un masque. Nous n’avons rien retenu, rien appris de cette pandémie. C’est assez triste et un peu désespérant. Comme pas mal de gens ont l’air d’avoir oublié ce que ce fut. Je vous conseille l’écoute de cette formidable série sur France culture « l’hôpital à vif ». Si vous n’avez qu’un épisode à écouter c’est le 4, un plaidoyer, j’ai rarement entendu propos plus juste sur l’hôpital. Nos grands décideurs devraient écouter plus souvent, les personnes du terrain, les vraies, celles qui ont encore les mains dans le caca, celles qui se font menacer de mort en face à face, celle qui répondent au téléphone à 3 heures du matin, celle qui voient la souffrance au quotidien, pas celles qui paradent sur les plateaux de télévisions ou ne font que compter leurs followers sur je ne sais quel réseau asocial. Les écouter vraiment et ne pas minimiser en disant vous n’avez pas le recul, vous exagérez.

Décembre 2023, l’institution s’est enfin décidée à conseiller le port des masques pour les patients. Les affiches sont systématiquement arrachées dans la salle d’attente. Nombreux sont ceux qui attendent visages découverts, je ne dis plus un mot, même si parfois il me brûle les lèvres. En cette période de multiples infections aéroportées, mettre un masque quand vous venez dans une salle d’attente, surtout si des gens toussent, me parait une attitude judicieuse. Ce n’est pas juste pour la COVID mais pour toutes les autres bestioles. Le masque n’est pas la panacée mais il réduit le risque, comme de se laver régulièrement les mains. Alors sortez couvert.

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