La colique néphrétique est une affection fréquente. Il s’agit d’un syndrome douloureux secondaire à la mise sous tension brutale de la voie excrétrice et de la capsule rénale. La cause principale est la présence d’une lithiase, un caillou, empéchant l’écoulement de l’urine.
La douleur est paroxystique, très intense, siégeant dans la fosse lombaire ou le flanc avec souvent une irradiation vers les organes génitaux externes.
Les coliques néphrétiques sont une cause fréquente de passage aux urgences. Elles coutent plusieurs dizaines de millions d’euros annuellement. Le retour aux urgences en raison de récidive douloureuse n’est pas rare.
Le traitement de la colique néphrétique est le traitement de la douleur.
Accélérer l’évacuation du calcul est un objectif secondaire. Les cures de diurèse ont été abandonnées en raison de leur inefficacité et du risque de rupture de la voie excrétrice. Il est recommandé dans des guidelines de proposer systématiquement un traitement favorisant l’élimination du calcul. Vous avez à votre disposition deux classes thérapeutiques, les alpha bloquants et les inhibiteurs calciques. Leur efficacité a été montrée dans des essais cliniques et revue dans des méta-analyses concluant à un bénéfice. La qualité méthodologique n’était pas extraordinaire. Une équipe anglaise a décidé de reposer la question:
Faut il donner un traitement médical pour accélérer l’évacuation du calcul?
L’étude s’appelle SUSPEND. Elle est publiée dans le Lancet. Elle a randomisé 1167 patients, 1136 seront analysables, en trois bras, placebo, nifedipine et tamsulosine. Le critère principal d’évaluation est la proportion de patients n’ayant pas eu besoin d’un traitement complémentaire pour éliminer la lithiase urinaire à 4 semaines. L’étude est très bien faite sur le plan méthodologique, capsule équivalente, nombre de patients attendus inclus, pas de sélection excessive. Il fallait que la lithiase, vu au scanner, ne dépasse pas 10 mm, dans 75% des cas elle est inférieure à 5 mm. Les patients sont des patients lithiasiques classiques.
Dans les trois groupes, à 4 semaines post randomisation, 80% des patients ont éliminé leur calcul sans recours à l’urologue, la tamsulosine et la nifédipine ne dégage aucun bénéfice, pas d’augmentation d’élimination, pas de diminution de la douleur (intensité et durée), pas d’amélioration de la qualité de vie. Il y a juste des effets secondaires.
Vu la qualité méthodologique, le nombre de patients inclus, le guideline européen va perdre un tableau.
J’utilisais la tamsolusine dans cette indication. Je vais arrêter. Voici une lecture utile pour moi et mes patients, moins de prescriptions ne nuira pas dans la colique néphrétique. Nous devons rester à la prise en charge symptomatique de la douleur dans la colique néphrétique… J’aime ces articles qui me permettent d’économiser de l’encre.
Par expériences perso multiples AINS (Profénid pas mal) / Antalgiques niveau 2 ou 3 / Chaleur (bain ++, douche, etc..)
Jadis : http://www.esculape.com/uronephro/lithiase_urinaire-elimination.html
Bonjour !
Et donc on met un anti spasmodique en aigu, et à la sortie des urgences à domicile, juste AINS et palier 1/2, c’est ça? Utile en aigu mais pas d’effet à long terme sur l’évacuation de la lithiase.
Merci !
Ici on ne parle pas des antispasmodiques type sapsfon mais de l’utilisation d’alpha bloquant ou d’anticalcique pour permettre le passage de la lithiase.