En entendant ce nom, vous l’associerez à la pince qu’il inventa.
Je dois reconnaitre que je ne connaissais pas grand chose de ce médecin français de la fin du XIXé siècle. Je l’ai découvert en écoutant la remarquable émission de France culture, la fabrique de l’histoire. Cette semaine, elle s’intéresse à l’histoire sociale des médecins.
Le documentaire sur Pozzi est superbe. Prenez 50 minutes pour l’écouter vous ne le regretterez pas. La vie de ce chirurgien est un roman. Il a participé à l’émergence de la gynécologie comme spécialité médicale. Il a été un promoteur de l’antisepsie et du port des gants au bloc opératoire. Il a opéré toute l’Europe bourgeoise et couronnée. Il a été un séducteur (amant de Sarah Bernhardt, qu’il opéra). Il connaissait tout le paris littéraire et intellectuel (Proust, Montesquiou, Leconte de lisle et j’en passe). Il fait décorer les murs de l’hopital Broca de fresques, car la beauté soigne.
Sa mort est d’une incroyable ironie. Il a été assassiné par un patient impuissant. Il avait opéré ce monsieur d’un varicocèle scrotale. Il n’a bien sur pas retrouvé sa vigueur masculine après ce geste dont ce n’était pas le but. Après une phase de harcèlement, il a décidé de tirer deux balles dans le ventre de son chirurgien. Il mourra opéré par un de ses élèves, avec à ses cotés un autre médecin célèbre de ce début du XXé siècle, Georges Clemenceau.
Lui, l’inventeur de la gynécologie française, « l’amour médecin » est mort assassiné par un impuissant. Un romancier écrirait ça, son éditeur lui dirait: « là, coco tu en fais trop ». La vie nous joue de drôles de tour. La leçon, toujours se méfier des impuissants insatisfaits.
Pozzi est un personnage romanesque, en écoutant la vie de « docteur dieu » vous passerez un excellent moment en vous cultivant.
Un Delajoux du XIXe, en quelque sorte?
Il m’arrive de fureter dans les librairies spécialisées à la recherche de livres anciens de médecine… Je me souviens avoir croisé un traité de gynécologie de Pozzi en langue italienne, horriblement cher. Jusqu’à aujourd’hui, je le croyais italien.
Je vais donc corriger mon erreur séance tenante.
Vous trouverez certaines de ses oeuvres dans la bibliothèque numérique de la BnF, Gallica : http://gallica.bnf.fr/
Un de ses descendant, Charles, est bien connu des chirurgiens esthétiques parisiens.
Sinon et Waldsachs en voila une pince qu’elle est belle aussi!