Un groupe de médecins généralistes avait lancé l’année dernière une initiative que je trouvais intéressante. J’ai déjà expliqué pourquoi et je ne reviendrai pas dessus, car les propositions sont les mêmes.
J’aimerai juste suggérer une revendication aux initiateurs de ce mouvement. Leur souhait est d’obtenir un label universitaire pour faire un véritable enseignement de soins primaires dans des structures dédiées. Pour que ceci marche, il ne faut pas qu’interpeller le ministre de la santé mais aussi le ministre de l’enseignement supérieur.
Si j’étais médecin généraliste, convaincu de la spécificité de ma spécialité, j’exigerai qu’une sous section, Médecine Générale ou Médecine de soins primaires ou Médecine Familiale, spécifique du Conseil National des Universités (CNU) soit créée. Vous me direz: « qu’est ce que le CNU? » C’est l’instance nationale compétente à l’égard du recrutement et du suivi de la carrière des professeurs des universités et des maîtres de conférences. Toute universitaire, dans quelques disciplines que ce soit obtient une qualification devant son CNU selon des modalités qui sont variables d’une section ou sous-section à l’autre. Actuellement, la médecine générale est dans la sous section 53.01: Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; médecine générale ; addictologie (4 options). Comme vous pouvez le constatez cette sous section est une jolie auberge espagnole, où a été rajouté au fur et à mesure des choses. Quand on connait la médecine interne universitaire, on se demande comment les candidats MG sont évalués (les critères sont là). Les membres de la sous section, en première approximation, ne me semble pas avoir une appétence particulière pour la médecine de soins primaires. Il y a des internistes purs et durs (style Dr House) et des gériatres. Il ne faut pas s’étonner de la difficulté à nommer des professeurs ou des maitres de conférence en MG.
Il me semble que tant qu’une sous section ne sera pas dédiée à la médecine générale, la situation stagnera. En passant, vous retrouverez l’addictologie dans 7 sous sections.
J’aime le mouvement #privésdeMG car il vient de la base fruit d’une démarche typiquement 2.0. L’approche est excellente, mais en France on aime faire dégouliner le savoir comme le caramel sur le Flamby. Pour faire avancer la situation de l’enseignement de la MG en France, je suis convaincu qu’il faut une sous section autonome de MG au CNU. Elle permettra un recrutement universitaire adapté au besoins de la spécialité. Il existe bien une sous section pour la médecine de reproduction.
Au vu des propositions du jour du ministère de la santé (généralisation du tiers payant et des complémentaires, médecins libéraux avec un salaire fixe garanti, territorialisation du soin), la médecine libérale va disparaitre en France, cette apparition d’un salariat de soins primaires permettra la création d’un statut de PU-PMG (professeur des universités-praticien de médecine générale) calqué sur celui des PU-PH sans grande difficulté. En passant, il est amusant de voir comme on se dirige sans oser le dire vers un système à l’anglaise sauce française, c’est à dire en gardant le millefeuille (sécurité sociale, mutuelles, assureurs, ARS, CHG, CHU etc), plutôt qu’un NHS.
En attendant, cette mort à l’étouffé de la médecine libérale, réclamer au ministère de l’enseignement supérieur une sous section du CNU-santé en médecine générale me parait une bonne revendication.
Ceci aura été mon soutien, je le reconnais volontiers, un peu technique aux #privésdeMG.
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On a déjà demandé, mais c’est pas gagné !
Ceci dit, nous avons heureusement de bonnes relations avec certains internistes qui comprennent bien que notre discipline n’est pas la leur.