Un article de JASN apporte de nouvelles données sur le potentiel néphrotoxique de la mélamine. La mélamine, prise en grandes quantités, peut être responsable de lithiase rénale. Après le scandale en Chine, l’intérêt pour ce produit, rencontré assez fréquemment, dans notre environnement a été relancé. J’avais écrit une note sur le sujet.
Dans cet article, ASN.2014121233.full , les auteurs montrent que l’exposition à un air contaminé par la mélamine dans les usines en fabriquant augmente la concentration urinaire de la molécule. On pouvait s’y attendre, il le confirme. Plus intéressant, les sujets les plus exposés à la mélamine dans l’usine, on les taux urinaires les plus élevés de marqueurs d’une toxicité tubulaire, suggérant un potentiel effet néphrotoxique de la mélamine inhalée sur les reins.
Ce travail est bien fait, les effets ne sont pas catastrophiques mais incitent à la prudence. Il serait très intéressant d’avoir des données épidémiologiques pour savoir si les travailleurs exposés de façon chronique à la mélamine sur de longues périodes développent plus d’insuffisance rénale chronique que les non exposés.
Je vous rappelle qu’on trouve de la mélamine dans de nombreux récipients. La chaleur entraine la libération de mélamine par ces derniers, à des concentrations non négligeables. Ce travail conforte mon message qui était de ne pas utiliser des récipients en mélamine pour faire réchauffer des aliments.
Mon sentiment est que la mélamine en elle même n’est probablement pas capable d’entrainer une insuffisance rénale chronique, par contre elle pourrait être un facteur d’aggravation sur des reins pathologiques. Il y a beaucoup de travaux à faire sur les relations entre environnement et pathologie rénale. La médecine environnementale est une discipline qui devrait connaitre un grand essor.