Un jour, j’expliquais que j’achetais certains livres non pas en raison d’une critique, d’un conseil ou du quatrième de couverture mais juste car j’aime la ligne éditoriale de l’éditeur. Ceci avait surpris mon interlocuteur. Parmi ces découvreurs de pépite, il y a Zulma. Je suis fan. Quand je rentre dans une librairie, je vais au rayon poche et si un nouveau Zulma est là je l’achète, je ne regarde pas de quoi ça parle. Je prends et je lis. J’ai découvert pas mal d’auteurs que je n’aurais jamais lu, ainsi. Une fois de plus, je ne suis pas déçu par cette méthode de choix.
Ce roman est une histoire d’amour juvénile. Amour naît de la marche à pied, de la musique. Amour qui débouche sur des rencontres, de personnes, d’un milieu, d’une science et encore de la musique. Et comme le dit la chanson, les histoires d’amour finissent mal. Cette lecture m’a fait penser à ma note sur pourquoi l’humain n’aime pas les essais randomisés. Nous aimons la magie, nous aimons le miracle, nous aimons les certitudes, nous aimons les hommes providentiels. Ce roman permet de mieux comprendre notre fol espoir dans le remède miracle, dans la solution unique, dans le chef tout puissant et le risque de croire en ces chimères. Je ne peux que vous conseiller sa lecture, c’est bien écrit, l’intrigue est redoutablement efficace, les personnages sont remarquables et c’est bouleversant. Je préfère vous prévenir, vous pleurerez.
L’auteur arrive à nous mettre dans une situation terrible. Croire aux miracles malgré mes réticences, j’ai cru à un moment au pouvoir d’Eden, pas longtemps, mais j’y ai cru. Il était tentant de s’y abandonner comme Iris, mais tout craque. En cette période de grand charlatanisme sous masque de pseudoscience, cette lecture est de salubrité publique. C’est la puissance du roman, capter par l’histoire notre attention, nous promener, nous faire croire et brutalement la vérité explose. Il y a bien d’autres choses très intéressante dans cette œuvre, les relations de classe, la puissance de la musique, la complexité de nos relation familiale. C’est vraiment un très, très bon roman.
Un grand merci au traducteur qui a fait un remarquable travail pour nous restituer ce roman si anglais. Les images sont très fortes. Alors bonne lecture.
Si vous voulez un peu de musique, un conseil, le dernier album de Joachim Kühn, Playing probabilities. C’est … vous écouterez et vous vous ferez votre idée. J’aime vraiment beaucoup, c’est tout ce que je dirais.
Une belle découverte comme souvent grâce à vos recommandations. Merci pour ces partages.
J’essaierai si je croise cet éditeur…
Mais, si j’osais une mise en abîme, avez-vous fait un essai randomisé de l’éditeur ? Ou est-ce pour vous une ressource miracle ?
Non, je blague là ! Bonne lecture.